Comme dans Psychologie magazine
C’est la deuxième fois que j’encourage une amie à postuler au sein de mon organisme. Je l’ai accompagnée dans ses démarches, aidée à rédiger sa lettre de motivation. Je l’ai boostée.
Et c’est la deuxième fois qu’elle échoue.
Il n’y a aucune raison à cela, dans les deux cas. Elle a un bon profil, des diplômes, un cerveau, tout ce qu’il faut… et elle a envie de bosser ! Pour avoir travaillé à ses côtés par le passé, je connais ses compétences et ses qualités.
Mais être bosseuse, consciencieuse, etc. ça ne suffit pas. Et malheureusement, je n’ai pas un statut qui me permette de pistonner qui que ce soit.
Pendant des années, mon mari a cherché à changer d'emploi : j’ai scruté quotidiennement les offres d'emploi, rédigé des dizaines et des dizaines de lettres de motivation, refait son CV, remuer ciel et terre…car au bout d'un certain moment, il n'en avait plus la force. Et lorsqu'il décrochait enfin un entretien, il avait droit à des questions toutes pourries comme « vous n’avez pas peur de vous ennuyer dans ce poste ? » ou bien des réflexions du genre « vous avez trop de diplômes » ou « vous habitez trop loin ».
Encore aujourd’hui, ce genre de remarques me donne envie d’hurler. J’ai même une réaction épidermique ! ça n’a pas loupé, ma copine aussi a eu droit à cette question « vous n’allez pas vous ennuyer, vous qui avez un profil si large… ? ». Mais de quoi je me mêle ?! Ne peut-on pas envisager une seconde que la personne qui se présente à un entretien y a réfléchi avant ? Elle n'a pas rédigé une lettre de motivation juste pour occuper son temps !!! N’est-elle pas libre de ses choix ? Pourquoi vouloir réduire la liberté de chacun ou mettre les gens dans des putains de cases ! (oui, ça y est, quand j’écris des gros mots c’est que je suis en colère).
Finalement, on mesure la chance que mon mari a eu, un jour, de tomber sur un recruteur qui a cru en lui et lui a offert la possibilité de trouver un poste dans lequel il puisse enfin s’épanouir. Après des années de combat acharné qui ont laissé des traces, des bleus à l’âme et usé beaucoup de notre énergie. Pour mon amie, j’ai conscience que cet échec ne devrait pas me toucher à ce point, mais malgré tout je suis très déçue. Peut-être que cela me renvoie notre passé en pleine figure et que cela m’atteint d’autant plus. Oui, toi aussi joue-la comme dans Psychologie Magazine et viens faire ton analyse avec moi...
Quoi qu'il en soit, même si cela m'attriste, je ne peux rien y changer. J'ai à nouveau conscience de ma naïveté : la bonne volonté ne suffit pas.
FAUVE ≠ INFIRMIÈRE