Faire un bilan

Il y a bien longtemps que je n’ai pas écrit, que j’évite de passer sur mon blog pour y déposer des nouvelles, je n'ai plus envie de réfléchir. Peut-être parce qu’il m’est difficile d’admettre que le bilan de ces 3 derniers mois n’est pas aussi encourageant que je l’aurais souhaité. Les journées, le temps, me semblent interminables. Evidemment la vie de notre famille ne tourne qu’autour de Candice. Nous ses parents, sommes connectés en permanence à son quotidien, son petit frère, par la force des choses, également. Candice ne vit plus avec nous et pourtant je crois que la place qu’elle occupe dans nos vies est encore plus grande qu’auparavant.

Nous savions, lorsqu’elle a choisi une classe préparatoire, que ce serait très difficile. A aucun moment nous n’avons douté de son travail, de ses efforts et de l’investissement qu’elle porterait à ses études. Mais Dieu sait que deux mois et demi après, nous ne pouvons que constater que c’est terriblement éprouvant. Trop.

La charge de travail est énorme, et surtout c’est le rythme qui pose problème. Candice a toujours énormément travaillé, en classe, et le soir, elle retravaillait tout ce qu’elle avait vu dans la journée. Maintenant ce n’est plus possible : ils avancent très, trop vite, et elle n’a pas le temps le soir de s’arrêter et de revoir ce qu’elle n’a pas assimilé. Petit à petit, les points non assimilés s’accumulent et c’est irrattrapable… Et la fatigue, l’anxiété s’accumulent aussi. Beaucoup. Trop.

 Le fait d’être classé à chaque note, n’arrange rien. Être comparé en permanence, jugé, c’est rude.

Cette semaine, j’ai bien cru qu’elle allait tout abandonner. Elle souffrait tellement, tout son corps, son dos, ses épaules, ses cervicales, sont bloqués. Son anxiété lui provoque des crises de tachycardie et des malaises. Elle est épuisée.

Nous nous sommes posés la question : devons-nous la laisser s’écrouler ou la sortir de là ? Que faire ?

Voir son enfant souffrir c’est la pire chose en tant que parent. Nous avons beaucoup parlé avec elle, nous avons essayé de poser tous les éléments, de l’entourer et de l’aider au mieux. Dans 10 jours, elle fera une première séance d’hypnose afin de travailler sur son anxiété et d’essayer de relâcher son corps qui est complètement crispé et bloqué. C’est notre ostéo qui n’arrivant pas à défaire un seul nœud, nous l’a conseillé. Je ne crois pas aux miracles, mais j’espère que cela pourra l’aider un peu.

Pour le reste, nous l’entourons le plus que nous pouvons. Elle seule décidera si elle continue ou pas. Elle a beaucoup de volonté, mais sa santé est primordiale avant tout le reste.

Cette orientation, c’est son choix et quoi qu’il arrive, elle se devait d’essayer afin de ne pas avoir de regret. Nous verrons bien s’il faut en changer, ou si ces deux douloureuses années sont incontournables. Devoir s’infliger une telle charge de travail, tant d’efforts et de difficultés à un âge où elle pourrait sortir, s’amuser et vivre sa jeunesse en croquant la vie à pleines dents… j’ai beaucoup de mal à le supporter. J’espère que cette expérience ne l’abimera pas trop et que le travail qu’elle accompli sera, un jour, récompensé.

Au jour le jour, c’est notre devise de parents.

C'est tout ce que j'arrive à écrire pour aujourd'hui, mais c'est déjà beaucoup.

J'ai des hauts et des bas, je descend parfois très bas, mais j'arrive toujours à remonter. Je me dois d'être forte, de porter et d'encourager les miens. Même si c'est difficile, il y a bien pire et il faut chercher le positif, le beau, de petites choses qui font du bien.