Le sevrage : jour 1

Aujourd'hui j'arrête les antidépresseurs : ça fait 6 mois que j'en prends et en accord avec mon médecin, j'ai décidé de stopper tout traitement médicamenteux. Pas brutalement non : je commence par réduire à une prise tous les deux jours pendant un mois. Et ensuite ce sera l'arrêt définitif pendant mes vacances... histoire d'y aller en douceur.

Au départ, je ne devais les prendre que pendant 2-3 mois et puis j'ai senti que je n'étais pas prête, trop fragile, alors j'ai préféré continuer et maintenant cela fait 6 mois. Je ne suis pas accro loin de là. Malgré tout j'avoue que j'appréhende un peu : et si je n'y arrivais pas ? Et si je replongeais à nouveau ?

J'ai toujours été contre la prise d'antidépresseurs. Plusieurs fois mon médecin m'en avait prescrit mais je me refusais à les prendre. Je me disais que j'étais plus forte que ça. Que ce n'était pas si grave... j'avais toujours tout surmonté sans.

Et puis au mois de janvier ça c'est compliqué. Les douleurs aux cervicales sont devenues insupportables et à cela se sont ajoutées des migraines intenses (des névralgies d'Arnold une douleur de dingue) et pour couronner le tout je n'arrivais plus à m'alimenter sans vomir. La totale. Je me suis retrouvée sous morphine pour calmer la douleur, dans l'impossibilité de bouger, je n'ai même plus réussi à m'occuper de mes enfants, j'étais terrassée par la douleur. Le médecin est venu me voir à la maison et m'a trouvée effondrée. Je ressentais une grande souffrance, et tout se mélangeait dans ma tête : du désespoir, de la tristesse, du découragement...

C'est ce qu'on appelle toucher le fond... Que le moral ne soit pas au plus haut, c'est une chose mais quand votre corps vous lâche, c'en est une autre.

Voilà comment je me suis retrouvée sous antidépresseurs. C'était ça ou ... ?

En même temps j'ai eu droit à des examens à n'en plus finir : scanners,  radios, prise de sang. Des rendez-vous chez tous les spécialistes : je crois que j'aurais tout essayé... mais il fallait absolument écarter tous les doutes et surtout trouver d'où elle venait cette putain de douleur qui me détruit et me pourrit la vie depuis des années ! 

Bref, il semblerait qu'on ait enfin trouvé une piste et que mes problèmes aux cervicales soient liés à mes yeux... Bien évidemment ma vue est contrôlée tous les ans, mais mon ophtalmo n'a jamais vérifié la convergence... c'est fou non : un simple problème de convergence à l'oeil droit serait suffisant pour complètement déstabiliser l'ensemble de mon corps et me causer des douleurs effroyables. A priori c'est quelque chose que je traîne depuis des années... (oui, je vais changer d'ophtalmo !)

Je suis donc prise en charge par une orthoptiste depuis deux semaines (oui en plus des séances hebdomadaires de kiné, maintenant  j'ai aussi des séances de rééducation pour mes yeux ! ) qui m'assure que les yeux ça se muscle et que ça va s'arranger ! 

Je suis un peu sceptique mais j'espère de tout mon coeur qu'enfin la cause est identifiée, qu'on va la soigner et passer à autre chose.

Alors voilà j'essaie d'avancer. Même si c'est pas gagné, même si pour l'instant la douleur est toujours là, j'espère que je vais y arriver.

Je ne me sens pas hyper rassurée, mon moral me joue souvent des tours (c'est compliqué une vie d'adulte...) néanmoins je ne veux pas continuer à prendre des médicaments, je voudrais juste me sentir mieux.

Je crois que j'avais vraiment touché le fond alors je donne un bon coup de pied au fond de la piscine et j'essaie de remonter à la surface.

ISABELLE ADJANI - Pull marine

Comments

[Aline]

De tout coeur avec pour cette décision courageuse ! Le travail avec les médecins qui doivent te remettre tout ce qui ne va pas dans le bon ordre devrait t'aider aussi : si la douleur s'estompe vraiment, tu pourras te sentir mieux à nouveau, je croise les doigts : je vois sur E*** en ce moment que la douleur, ça gâche le quotidien et que c'est dangereux pour l'équilibre moral...

[ton amie]

Bon sevrage ma chérie. Peut être qu'un jour je pourrais m'en passer moi aussi... Bisous